Solstice d’Hiver · Online

À l’occasion de ce 21 décembre 2020 et pour clôturer l’année en beauté, la FFKY se mobilise pour vous proposer un programme complet de kriyas et méditations partagées toute la journée sur la plateforme ZOOM.

En attendant de pouvoir à nouveau se réunir en 2021 en présentiel, retrouvons-nous pour célébrer une fin d’année yogique en méditant ensemble ! Tous les évènements proposés au fil de la journée sont gratuits car offerts par l’équipe de la FFKY.

Ce jour étant le plus court de l’année, c’est le moment idéal pour plonger à l’intérieur et méditer ensemble sur les enseignements amenés par cette année pleine d’imprévus et de rebondissements.

LE PROGRAMME DÉTAILLÉ :

LUNDI 21 DÉCEMBRE · SUR ZOOM

5h – 7h30 · Sâdhana du Verseau avec musique live
Govind Bhajan

9h30 – 10h30 · Kriya pour le Respect de Soi
Sylvia Saran Jot

11h – 11h30 · Méditation guidée avec musique live
Avtar Kaur & le groupe Mardana

16h – 17h30 · Kundalini Yoga
Anaïs Sangeet Kirpal

18h30 – 19h30 · Ra Ma Da Sa Healing Meditation
Céline Daya Joti

20h – 21h · Surya Kriya
Alexis Gian Mandeva

Pour vous inscrire et rejoindre cet évènement,
écrivez-nous en précisant le créneau désiré à :

govindbhajan108(at)gmail.com

On a lu pour vous… #1

L’ouvrage :
« Le sikhisme, le sabre à double tranchant et l’unicité de Dieu »
Éditions Actes Sud – Collection « Le Souffle de l’Esprit »

L’auteur :
Sewa Singh Kalsi est maître de conférence à l’université de Leeds en Grande-Bretagne et auteur de nombreuses publications sur la tradition sikhe.

Le contenu :
Une courte et captivante introduction au sikhisme, sa genèse, ses croyances, ses pratiques. Loin du jargon universitaire, cet ouvrage simple et didactique remonte aux sources du mouvement, de la naissance de son fondateur, Guru Nanak dans le Pendjab du XVe siècle, aux textes sacrés en passant par les cérémonies rituelles et la diaspora à travers le monde. 

Ça vous plaira si :
Vous souhaitez enrichir vos connaissances sur le Sikh Dharma et connaître l’origine et la signification de notions telles que le Shabad Kirtan (la psalmodie religieuse), le Mul Mantra (le mantra racine) ou la Sangat (la communauté des fidèles). Avec même un mode d’emploi détaillé sur l’art et la manière de bien enrouler un turban.

Le saviez-vous ?
Au Temple d’or à Amritsar, des musiciens se relaient sans discontinuer pendant 21 heures sur 24 pour chanter des hymnes sacrés. Durant les trois heures de fermeture, des sevadars (bénévoles) nettoient le sol avec un mélange d’eau et de lait. 

La citation à retenir :
« Le sikhisme enseigne que la condition humaine est la plus précieuse forme de vie qui soit et qu’elle est un don de Dieu »

Céline Daya Joti

Pour aller plus loin :

Denis Matringe, Les Sikhs : histoire et tradition des Lions du Penjab, Albin Michel, 2008

Jaswant Singh, Sikhs et sikhisme pour tous, Le Plein des Sens, 2006

Pierre Macaire, Les Sikhs et le sikhisme illustré, Le Plein des Sens, 2012

Pour acheter le livre :

Drogues : Quels effets du cannabis sur l’organisme ?

La perspective yogique nous offre un éclairage fascinant sur l’usage et l’effet de différentes drogues sur le corps humain. Au-delà de l’approche médicale classique, elle permet d’aller plus loin en étudiant également les corps énergétiques et les impacts plus subtils de ces substances.

En tant qu’enseignant·e et pratiquant·e de Kundalini Yoga, nous avons intérêt à mieux connaître ces effets pour garder un regard neutre sur ces substances, et accompagner au mieux les élèves et les proches qui peuvent en faire la demande.

Les informations de cet article proviennent pour la plupart d’une traduction en français du manuel de formation SuperHealth, ainsi que du manuel d’enseignant·e de Kundalini Yoga édité par KRI.

« Les drogues et le Kundalini Yoga ne se mélangent pas« 

Lors de l’arrivée aux États-Unis de Yogi Bhajan et du Kundalini Yoga, une part importante des élèves qui viennent aux premiers cours sont consommateurs des différentes substances en vogue dans les années 1960. LSD, marijuana, hallucinogènes et euphorisants divers sont monnaie courante pendant la « révolution hippie ».

Les kriyas et méditations du Kundalini Yoga sont donc particulièrement efficaces pour rééquilibrer l’organisme après l’usage de ces substances, qui modifient parfois en profondeur le système nerveux et endocrinien. Nous allons nous focaliser ici sur les effets de la marijuana, appelée aussi cannabis, et sa molécule psychoactive, le THC, sur le cerveau et le corps humain.

Des effets nombreux et bien connus sur le cerveau

À un niveau physiologique, un des premiers effets après avoir fumé du cannabis est la stimulation des neurones ainsi que la constriction du fluide cérébro-spinal. Cela vient créer une sécheresse importante au niveau du crâne.

Plus précisément, l’activité des neurones s’accélère, notamment à l’endroit à la fonction mémorielle est située, dans l’hippocampe. Au même moment, la colonne vertébrale et le système nerveux deviennent trop relâchés pour fonctionner correctement. Chez certaines personnes, cela donne pour effet l’incapacité de sortir d’une boucle mentale, et les amène à ressasser des pensées encore et encore.

Les recherches médicales ont montré que le corps sous THC produit un neuro-transmetteur endogène, qui a reçu le nom d’anandamide, dérivé du sanskrit ananda, qui signifie entre autres « extase ». L’anandamide, qui régule la production de dopamine, est liée au plaisir, à la motivation, à un appétit décuplé et à la perception du temps. C’est une substance qui est à son comble chez la femme durant l’ovulation, et participe de la bonne implantation de l’embryon dans l’utérus. Enfin, cela a été observé comme un inhibiteur de croissance du cancer du sein.

Comme le THC ressemble à l’anandamide, il se connecte aux mêmes récepteurs neuronaux, perturbant le fonctionnement naturel du cerveau, inhibant la production de GABA (acide γ-aminobutyrique). Une étude utilisant l’imagerie par résonance magnétique a également montré l’impact du THC sur le cervelet, qui régule le rapport au temps. 

Subsistant plus de 24 heures dans l’organisme, le tétrahydrocannabinol endommagerait la fonction cardiaque, les poumons et les vaisseaux sanguins. On estime que fumer du cannabis serait 20 fois plus dangereux pour la santé que fumer du tabac.  

C’est là un des nombreux effets que provoque les quelques 400 substances contenues dans la plante sur le cerveau. Les émotions, la mémoire, le jugement, la perception, le self-control, la motivation, l’humeur et bien d’autres parties du cerveau vont être affectées par ces produits, notamment la coordination (cerebellum), la mémoire à court terme (via l’hippocampe) et la motricité (ganglions de la base).

La perspective SuperHealth sur la drogue

SuperHealth développe un programme de formation spécifique pour aborder les questions de santé et d’addiction d’un point de vue yogique.

Un des effets décrits par cet organisme quant à l’usage de marijuana est la rupture du lien entre le diaphragme et le système nerveux : le rythme respiratoire est modifié en conséquence. D’où une compression à l’arrière du crâne, comme si un moteur de voiture venait à manquer d’huile.

L’hémisphère droit du cerveau est alors sur-stimulé, causant à un niveau neurologique la diminution forte de la motivation chez la personne, et une déconnexion avec la partie inférieure du système limbique. La tendance à la procrastination (le fait de repousser les choses au lendemain) peut devenir très importante, voire chronique.

Des encéphalogrammes ont permis de visualiser les effets du cannabis sur le cortex cérébral, montrant un déséquilibre entre l’activité cérébrale de l’hémisphère gauche (relié à la conscience, la logique, le langage et les calculs) et l’hémisphère droit (relié à l’inconscient, la créativité et l’intuition).

Cela change l’équilibre du lobe frontal du cerveau et vient donc modifier les schémas de pensées habituels. Normalement, les deux hémisphères du cerveau communiquent à un rythme régulier. Cette communication est plus que nécessaire car elle conditionne notamment notre compréhension de l’environnement et notre capacité à appréhender le monde dans sa totalité.

Créativité, vitalité et Ojas diminués

Cette stimulation du cerveau par les composants de la plante va venir teinter les perceptions et déposer un voile idéaliste sur la réalité. Le consommateur peut devenir distrait, vivre dans un état de rêve semi-éveillé, une léthargie diffuse, et peu à peu cesser de comporter de façon responsable dans le monde. Un des effets fréquemment observé est que l’accès à la créativité et même parfois à la méditation devient impossible sans l’usage de cette drogue. Cela est dû à une discontinuité quasi totale entre l’état « high » et l’état sobre.

Le fluide vital désigné en Ayurveda sous le nom d’Ojas, qui correspond à un ensemble de fluides corporels qui circulent en permanence dans l’organisme (le sang, la lymphe, et le liquide cérébro-spinal) est directement affecté par la consommation de cannabis. En effet, il interfère avec la vitalité du système nerveux central en touchant deux composants : le cerveau et la colonne vertébrale.

L’Ayurveda considère que l’usage du cannabis déséquilibre les doshas, accentue rajas et tamas et génère de l’ama (du mucus) dans l’organisme, perturbant le feu digestif, les capacités intellectuelles et notamment le niveau de testostérone chez l’homme.

La vitalité globale de l’individu et sa présence d’esprit dépendent fortement de la bonne circulation du liquide cérébro-spinal dans la colonne qui vient distribuer les nutriments essentiels au bon fonctionnement du cerveau. Ralentie par le THC qui circule dans le sang, cette circulation ne permet plus un plein usage des capacités motrices et cognitives.

L’organisme privé de son fluide vital

Avec la marijuana, ce fluide vital essentiel est absorbé dans les cellules, ce qui cause une expansion de conscience temporaire. Mais cela déséquilibre aussi le système nerveux à mesure que le liquide cérébro-spinal ne peut plus se régénérer assez vite pour compenser la vitalité perdue des cellules du cerveau. Celles-ci se retrouvent privées d’ojas et s’assèchent rapidement, faute d’un approvisionnement en fluides suffisant.

À terme, les dommages causés sur la matière grise sont importants, diminuant la capacité à traiter les informations venant des organes et de l’environnement extérieur. Une des parties les plus affectées est le bulbe rachidien, à la jonction entre le cerveau et la colonne vertébrale  qui contrôle entre autres la respiration pulmonaire et la circulation sanguine.

Dissociation mentale, irritation et dualité

À un niveau psychologique, il est fréquent d’observer chez les consommateur·ices de longue date des troubles de la personnalité. Un terrain à tendance schizophrène peut s’aggraver sous les effets d’une consommation régulière.

Le principal impact psychologique de la marijuana sur l’humain qui la consomme est de causer une rupture, une dualité fondamentale entre le corps, l’esprit et l’âme. L’esprit expérimente un sentiment d’expansion illusoire, pendant que le corps en est déconnecté et continue d’être affecté par l’espace et le temps qui s’écoule. On pense toucher à l’unité et l’harmonie, pour mieux retomber lorsque les effets se dissipent.

Le fantasme ou la paranoïa peuvent alors se développer et aller jusqu’à la création mentale d’une réalité parallèle plus acceptable, déconnectée de l’environnement direct et des sensations physiques tangibles. Selon une étude publiée en 2014 par Daniel Freeman du département de psychiatrie de l’Université d’Oxford, la consommation de THC entraînerait des pensées paranoïaques, mais aussi anxiété, inquiétude, humeur dépressive, pensées négatives sur soi.

Cette dualité plus ou moins exacerbée est vécue comme une tension à contenir par le système nerveux, qui va devoir travailler pour maintenir ensemble les différentes parties qui se sont créées dans l’esprit de la personne concernée. Des réactions d’irritation et d’impatience quant à la réalité peuvent apparaître, et donner envie de consommer davantage pour régler le problème en arrivant à un état où plus rien n’a d’importance.

Remèdes yogiques & kriyas spécifiques

En plus de décrire précisément les effets des drogues sur le corps et le cerveau humain, la technologie yogique nous propose des remèdes adaptés pour réduire ces effets à long terme, nettoyer et régénérer l’organisme. En effet, des études ont démontré que le sang des consommateurs·ices de cannabis présente une concentration diminuée d’antioxydants et de nutriments.

Note : les remèdes proposés ici ne doivent pas arrêter ou venir interférer avec un traitement médical en cours. Ces outils yogiques sont complémentaires à la médecine allopathique, ils ne remplacent pas l’avis d’un·e médecin agréé·e.
De plus, l’efficacité d’un remède dépend de la constitution de la personne et de sa vitalité au moment où elle le prend. Soyez à l’écoute des signaux du corps si vous commencez une diète ou un régime particulier.

Voici quelques conseils yogiques pour rééquilibrer l’organisme :

– Consommer du jus frais de betteraves (riche en vitamine B, manganèse et potassium) avec du jus de pommes, mélangés à un peu d’eau. À boire lentement.
– Préparer une infusion de basilic et de fenouil, pour renforcer le système nerveux et réguler la température de l’organisme.
– Suivre une mono-diète de bananes : 3 bananes par repas, 3 fois par jour, pendant 3 jours.
– Avec chaque repas, manger une graine de cardamome crue riche en fer et en manganèse pour soutenir le métabolisme cellulaire et éliminer les restes de THC du cerveau.
– Le matin, consommer des amandes préalablement trempées (au minimum six) en enlevant la peau, pour régénérer les réserves d’Ojas.

Il est intéressant d’ajouter qu’un des usages bénéfiques qui peut être fait de la marijuana est la consommation de ses feuilles réduites en jus et mélangées avec du lait et des amandes. Cela peut soulager les douleurs liées aux problèmes digestifs.

Sur le plan des pratiques yogiques, vous trouverez ci-dessous un kriya et une méditation spécifique.

  • Kriya pour le champ magnétique et le centre du coeur : une série très complète issue du manuel de niveau 1 qui vient travailler fortement sur la circulation du liquide cérébro-spinal avec un usage régulier de la respiration du feu. Celle-ci vient nettoyer le sang de ses déchets et rétablir le flux de nutriments, d’oxygène et de fluides vitaux vers le cerveau. 45-60 min.

  • Maha Agni Pranayam : enseigné spécifiquement pour dégager le cerveau du brouillard créé par l’usage de cannabis, ce pranayam cible la base du crâne pour dissiper la tension évoquée plus haut dans l’article. 11-31 min.

Aller plus loin : la perspective ayurvédique

L’Ayurveda propose des éclairages nombreux et passionants sur l’impact de l’usage de cannabis sur les doshas (« humeurs » responsables des processus physiologiques et psychologiques) selon la constitution de l’individu.

Les textes ayurvédiques décrivent la marijuana utilisée comme médicament comme un « nectar », mais utilisée à des fins récréatives comme un « poison ». Et des recherches récentes montrent que la marijuana présente d’innombrables avantages médicinaux pour ceux qui souffrent de douleurs chroniques, qui suivent une chimiothérapie et d’autres traitements contre le cancer, entre autres utilisations.

Mais la consommation devient problématique lorsqu’elle accentue le tamas, qualité léthargique et lourde qui vient anesthésier les perceptions et peut dissimuler dépressions et angoisses. En créant un faux sentiment de sécurité et une vraie dépendance, le cannabis contribue à alourdir l’esprit en le plongeant dans un brouillard de plus en plus dense.

Lire l’article (en anglais) :

https://www.yogajournal.com/lifestyle/ayurvedic-perspective-on-mixing-marijuana-and-asana

Le portrait du mois #8

Crédit photo : Philipp Corsand Colas

Tous les mois, la FFKY met en lumière un·e pratiquant·e ou enseignant·e de Kundalini Yoga qui partage ses coups de cœur, ses découvertes, ses inspirations en lien avec la pratique. Voici la huitième édition.

Visages du Kundalini Yoga #8

Nathaly Coualy · Nam Prem Kaur

Entre le théâtre et le yoga, pourquoi choisir ? Métisse guadeloupéenne installée à Paris depuis 30 ans, Nathaly Coualy, Nam Prem Kaur de son nom spirituel, n’aime pas les étiquettes. Comédienne, auteure et metteure en scène, elle découvre le yoga kundalini après avoir longtemps pratiqué le Dahara, un art martial mêlant kung-fu, tai chi et qi gong. Formée en Espagne, elle enseigne aujourd’hui en cours semi-collectifs et particuliers, notamment auprès de managers, femmes d’affaires et chefs d’entreprise. « C’est une de mes missions d’accompagner ces êtres dans la gestion de la pression du temps et du stress auxquels ils doivent faire face ». 

Si vous étiez… un kriya ?

C’est difficile d’en choisir un ! Mais je dirais Résister à la pression du temps car j’adore la danse. Il travaille sur le haut du corps mais aussi sur le bassin et le système nerveux. C’est une méditation dansée, qui est aussi très tonique. J’adore l’idée que Yogi Bhajan ait invité les femmes à danser au moins trois minutes par jour, cela calme et recentre. Dans mes cours, j’enseigne le Kyoga dance, une danse intuitive pratiquée sur des musiques joyeuses et composée de postures de yoga.

https://ffky.fr/kriya-pour-resister-a-la-pression-du-temps/

Si vous étiez… un exercice de pranayama ?

J’adore Purification des poumons dans le manuel Prana, Prani, Pranayam. On inspire sur 3 temps, on bloque sur 7, on expire sur 3 et on bloque sur 7, puis on termine par 3 minutes de respiration de feu, la cage thoracique bien ouverte. En cette période plus que jamais, c’est crucial de renforcer le système immunitaire.
> Voir le manuel


Une méditation ?

Le kirtan kriya, incontournable ! Pour les artistes, il est très intéressant car il travaille sur la mémoire. C’est une méditation extraordinaire, elle nous relie au cycle infini de la création à travers la vibration du son. Cela paraît très simple mais il y a une grande dimension derrière, et cela demande du temps pour en saisir toutes les subtilités. 

https://ffky.fr/kirtan-kriya

Un mantra ?

Wahe Guru. J’aime sa simplicité puissante. C’est un mantra joyeux, lumineux, à la fois humble et profond, qui exprime la gratitude. C’est une belle façon d’honorer et de remercier. 


Une musique pour pratiquer ?

Plutôt deux ! Boom Boom Shankara de Mantra Tribe pour se mettre en joie, élever l’énergie, danser, oublier, se connecter et ressentir un brin de musique traditionnelle indienne avec des instruments comme l’harmonium, le didjeridoo… Et aussi Bach Wahe Guru (Prelude in C Minor) sur l’album Tantric Bach de Liv, Let Liv et Dev Suroop Kaur. Superbe ! Wahe Guru version Bach, il fallait y penser ! De quoi méditer, se relaxer, être dans l’écoute, c’est magnifique. 

Une tenue pour enseigner ?

Ample et simple. Je porte le turban, blanc ou de couleur selon mon inspiration.

Un endroit pour pratiquer ?

La Coulée à Saint-François en Guadeloupe, au petit matin quand le soleil se lève sur la plage.

Une recette ayurvédique ?

Un massage à l’huile de sésame et à l’aloe vera.

Une personnalité inspirante ?

Les écrits de Krishnamurti me guident depuis l’adolescence. Je suis aussi très inspirée par la pensée d’Eckart Tolle. Il a connu l’éveil après avoir traversé une période de dépression profonde, il est allé au fond du gouffre pour finalement lâcher prise.

Une citation ?

« Tu n’y verras clair qu’en regardant en toi. Qui regarde l’extérieur rêve, qui regarde en lui-même s’éveille ». Ces mots de Carl Gustav Jung parlent à mon âme. Cela fait partie de ma mission ici, regarder en moi, c’est ce qui m’a permis de survivre. 

nampremkyoga.com

Propos recueillis par Céline Daya Joti

Le portrait du mois #7

Tous les mois, la FFKY met en lumière un·e pratiquant· ou enseignant·e de Kundalini Yoga qui partage ses coups de cœur, ses découvertes, ses inspirations en lien avec la pratique. Voici la septième édition.

Visages du Kundalini Yoga #7

Anaïs Sangeet Kirpal

« J’ai découvert le kundalini par hasard, en me rendant à un cours avec une amie. Dès ce moment, j’ai eu l’intuition que ces enseignements allaient changer ma vie ». Et ce fut le cas. Attachée de presse puis agent immobilier, Anaïs Sangeet Kirpal commence une pratique intensive sur le tapis. C’est au Festival européen qu’elle décide de se former en suivant le teacher training de Gurujagat Kaur à Château Anand. Aujourd’hui enseignante dans plusieurs studios parisiens, elle vient de lancer Innersound, une société proposant retraites, workshops et évènements autour du bien-être, de l’écologie et de la cause animale. Yogini glamour et connectée, Anaïs assure en seva le community management du compte Instagram de la FFKY.

Si vous étiez un kriya ?

Release your pain of past relationships, dans le manuel Divine Relationships de Nam Kaur et Siri Atma Singh Khalsa. J’aime les postures pour ouvrir le cœur et nettoyer l’aura. Et il se termine par l’un de mes mantras préférés.
> Voir le kriya

Une méditation ?

Celle que je fais en ce moment, un shabad en lien avec l’amour. En ces temps de Covid, la réponse à tout, c’est la vibration de l’amour ! Je chante en plaçant le mudra du lotus au centre du coeur. J’imagine des feuilles de lotus traverser ma cage thoracique et descendre dans une cascade dorée jusqu’au nombril pour former un lac scintillant qui emplit mon être de lumière.

Un chakra ?

Le 6e chakra, l’intuition. Lors du tantra blanc, j’ai vécu des expériences très fortes de visualisation, des images non perceptibles par les sens qui se sont révélées prémonitoires. Mais à ce stade de mon chemin de yogi, je ne fais pas encore la différence entre ce qui relève de l’intuition et de la projection du mental.

Un mantra ?

« You can restart your day at any time ». C’est mon mantra personnel. Parfois on a juste besoin de se rappeler qu’il suffit de respirer pour vivre l’expérience pleinement, cela peut totalement changer la « couleur » de la journée. J’aime aussi « I am bountiful, blissful, beautiful ». Ne jamais oublier qui l’on est et d’où l’on vient. C’est grâce au kundalini que j’ai accepté mon métissage, et ce malgré le fait qu’il y ait encore trop peu de personnes de couleurs dans la communauté yogique française.

Une tenue pour pratiquer ?

La djellaba. Je porte celle offerte par l’une de mes élèves et je viens de passer une grosse commande à une amie au Maroc.

Un lieu pour pratiquer ?

Eremito, un hôtel écologique en Ombrie où j’organise mes retraites. C’est un ancien monastère grégorien, niché dans un parc de 18 000 hectares inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Les repas sont pris en silence, le Wifi ne passe pas… Les paysages sont magnifiques, on entend les animaux de la forêt. Tout est pensé dans le moindre détails. J’adore aussi le Festival européen : 3500 yogis qui vibrent ensemble le Naad, cela plonge dans des états de conscience élevés. Je ne suis pas sikh mais la nuit dans la gurdwara est une expérience unique.
> http://www.eremito.com/en

Une musique pour méditer ?

J’aime beaucoup Simrit, sa voix autant que sa personnalité. Je finis toujours mes cours par sa version du Long Time Sun. Elle est accessible et très humble. J’aime son univers, sa créativité.

Un grand sage ?

Je ne veux pas être un grand sage. Plus le temps passe, plus on se rend compte que l’ego prend le dessus chez certains. Je veux juste être grandement dans mon Sat Nam.

Un ouvrage inspirant ?

Femme qui court avec les loups. C’est une étude ethnologique sur la représentation de la femme sauvage dans les contes. Cette lecture a profondément changé ma perception de la féminité.
> Voir le livre

Sur les réseaux sociaux…

instagram.com/kundaliniana

instagram.com/innersound.wellness

Le portrait du mois #6

Tous les mois, la FFKY met en lumière un·e pratiquant· ou enseignant·e de Kundalini Yoga qui partage ses coups de cœur, ses découvertes, ses inspirations en lien avec la pratique. Voici la sixième édition en duo.

Visages du Kundalini Yoga #6

Tireth Nam Kaur & Dev Janan Singh

« Nous nous sommes rencontrés sur le tapis de la sadhana ». Enseignants de kundalini et parents d’une petite Alma, Dorothée Le Dauphin, Tireth Nam Kaur et Bertrand Noirot, Dev Janan Singh, vivent et partagent les enseignements du kundalini au quotidien.

Yogis lumineux, passionnés et authentiques, ils viennent d’ouvrir un espace dans le centre de Tours, La Fabrique des possibles proposant cours, bains de gongs, stages et ateliers. « Il existait peu de lieux dédiés au kundalini dans la région, c’est un grand bonheur de faire découvrir cette pratique ». Rencontre inspirante avec ces deux fl(âm)mes jumelles. 
la-fabrique-des-possibles.fr

Si vous étiez….

Un kriya ?

Tireth Nam Kaur : Poumons neufs et circulation. Tout le monde le déteste mais moi je l’adore ! Après ma grossesse et mon allaitement, il m’a apporté énormément de prana. 

Dev Janan Singh : Le champ magnétique et le centre du cœur. Formidable pour stimuler la coordination et le système nerveux. C’est chaque fois une belle aventure, j’y reviens très régulièrement.

https://ffky.fr/champ-magnetique-et-centre-du-coeur/

TNK : Ce kriya, c’est « la petite robe noire » de Bertrand (rires) !

Une méditation ?

TNK : Indra Nittri avec le Siri mantra Ek Ong Kar Sat Guru Prasad. Je l’ai découverte lors de mon premier cours de kundalini, c’est une méditation très puissante pour la connaissance et l’ouverture du troisième œil.

https://ffky.fr/indra-nittri-meditation/

DJS : La méditation pour la projection et la protection du cœur avec le Mangala Charan qui entoure le champ électromagnétique d’un halo de lumière.

Un mantra ?

TNK : So Purkh, pour rendre divin l’être aimé. C’est celui qui m’a montré la puissance du shabad. Il a une saveur particulière car je l’ai découvert au Temple d’Or d’Amritsar. Il m’a profondément marqué, je l’écoutais la nuit durant mon sommeil… J’aime aussi beaucoup le mantra Ajai Alai, il m’est très cher. Je l’ai beaucoup chanté à notre fille quand elle est née, cela lui a donné une grande force.

DJS : Sat Narayan. Il nous connecte à l’infini et nous relie au flux divin de la vie. J’aime particulièrement la version de Tera Naam enregistrée à Château Anand.

Un endroit pour pratiquer ?

TNK : Nous avons en endroit commun : la vallée de la Clarée près de Briançon, dans les Alpes du Sud.

DJS : J’y ai emmené Dorothée quand nous nous sommes rencontrés. C’est endroit magique et retiré du monde, c’est l’une des rares vallées de France encore complètement protégée.

Un instrument de musique ?

TNK : La tanpura, c’est la base de la musique indienne, j’aime son bourdonnement harmonique apaisant et méditatif. 

DJS : Je joue beaucoup d’instruments mais le seul que je ne connais pas, c’est le violoncelle. Un instrument incroyable, le son de l’âme humaine.

Un aliment ayurvédique…

TNK : Le lait d’or, il est détox et très doux, Je prépare la pâte avec beaucoup de curcuma pour ses vertus anti inflammatoires. Idéal pendant les règles et le soir pour accompagner le processus de détoxination.

DJS : Le kitcheree. Je ne m’en lasse pas. Je varie la recette avec des préparations d’épices fraîches et beaucoup de ghee. J’ai fait une cure de 70 jours pendant le confinement. Une expérience incroyable qui m’a reconnecté à l’essentiel.

Un chakra ?

TNK : Vishudi, je passe mon temps à le réguler ! Pendant des années, j’ai eu beaucoup de mal à m’exprimer. La rencontre avec Bertrand a été décisive, grâce à lui j’ai pu enfin me débarrasser de mes scories, être à l’aise avec le chant et sortir ma voix. 

DJS : Je suis plus attiré par Ajna, c’est le but de notre travail de yogi, arriver à élever cette énergie kundalini à un niveau supérieur. Il apporte l’intuition et nous relie au divin.

Un grand sage ?

TNK : Ma référence, c’est Amma. Je suis restée longtemps dans son ashram en Inde pour pratiquer le darshan. Elle m’a donné mon mantra.

DJS : Le philosophe et historien Mircea Eliade. Son livre Traité d’histoire des religions est incroyable. Il balaie toutes les connaissances sur les religions sans aucun tabou.

Une citation inspirante ?

TNK : Encore Amma : « La compassion c’est de ne prendre que ce dont on a besoin et de donner tout le reste ». Offrir du temps, une écoute, ne pas être avare de ce que l’on possède.

DJS : Cette citation du poète allemand Novalis : « Le chemin mystérieux va vers l’intérieur. C’est en nous, sinon nulle part qu’est l’éternité avec ses mondes, le passé et l’avenir ».

Donner des cours de yoga à l’heure du COVID-19

La rentrée des cours de yoga s’est faite dans des conditions inhabituelles dues aux mesures sanitaires pour éviter la propagation du virus. Certain·e·s d’entre vous nous ont demandé des protocoles sanitaires officiels signés par la FFKY pour l’utilisation de salles municipales notamment.

Comme la situation évolue très vite et que la dureté des mesures dépend des municipalités, de la couleur de la région ou département en question (rouge ou non), difficile d’établir des règles strictes valables pour tout le monde.

Nous vous présentons ici un ensemble de conseils recueillis par l’expérience de nos adhérent·e·s et enseignant·e·s.

  • Limiter le nombre d’élèves par cours pour maintenir la distanciation sociale au maximum.
  • Tenir à jour une liste des présents (garder les listes « sous le coude ») pour les cas où un COVID-19 serait déclaré.
  • Placer les tapis au sol avant l’arrivée des élèves pour une bonne gestion de l’espace.
  • Demander aux participants de rejoindre leur tapis avec le masque. Une fois sur le tapis, ils peuvent l’enlever mais doivent le remettre lorsqu’ils quittent le tapis.
  • Veiller à ne pas ajuster manuellement les élèves, essayer autant que possible de les corriger à la voix. 
    Veiller à ce que les élèves ne déposent pas leur masque sur le sol ou sur leur tapis pendant le cours. Prévoir une poche ou une pochette pour ranger leur masque pendant le cours.
  • Demander aux élèves de nettoyer leur tapis et leurs briques après chaque cours. Prévoyez quelques minutes à la fin du cours pour le faire.

Si vous avez d’autres recommendations et conseils, faites-nous en part en commentaires de ce post ou via contact@ffky.fr.

Vos témoignages sur Yogi Bhajan

Suite à la publication du rapport concernant les agissements de Yogi Bhajan, vous avez commencé à nous partager vos réactions vis-à-vis de la situation. Ces nouvelles informations vous font-elles remettre en question votre pratique et votre façon d’enseigner et de transmettre le Kundalini Yoga ? Nous sommes allés à la rencontre de nos adhérent·e·s sur ce sujet. Pour contribuer à cette page, écrivez-nous en commentaire ou par mail > contact@ffky.fr


« Mes cher·e·s collègues, enseignant·e·s, élèves,
Quelle chance que je ne sois pas bilingue et que la traduction ne soit disponible qu’à partir du 31 Août 2020. Si ma première intention était de lire le rapport lorsque que j’ai reçu le mail de 3HO, aujourd’hui après réflexion je me dis que cela n’est pas nécessaire pour moi.

Je sais à quel point cela est difficile de porter plainte après un viol subi, j’ai moi même fait cette expérience 31 ans après les faits. Le délit étant prescrit je l’ai fait dans une démarche de reconstruction et de résilience. Oui j’ai de la compassion pour mes deux agresseurs. Que sont-ils devenus, ont-ils pris conscience de leurs souffrances ?

Yogi Bhajan nous permet aujourd’hui dans la conscience collective et individuelle de faire un bilan de nos propres agissements dans notre vie.

Je sais que j’ai pas toujours eu un comportement exemplaire et que moi aussi j’ai une part d’ombre que je dois mettre en lumière. Mon mental négatif me demande de lire le rapport « 70 pages ». Mon mental positif me demande de lire tous les ouvrages traduits en français et pas encore traduits, parus et non parus de l’enseignement de Yogi Bhajan. Une vie entière ne suffirait pas. Mon mental neutre me demande : Dirige ton mental.

Alors cher·es collègues enseignants, élèves, vous seul·e·s savez ce que vous devez faire. Par contre, je sais 3 choses sur le Kundalini Yoga :

– Un : le Kundalini Yoga n’a pas été créé par Yogi Bhajan, son enseignement a permis que celui-ci soit plus accessible au plus grand nombre.
– Deux : Le Kundalini Yoga m’a sauvé la vie : je l’ai découvert en 2012 je faisais 120 kg, la sâdhana a été une révélation pour moi.
– Trois : Je suis un être spirituel qui vit une expérience humaine.

Moment Présent,
Moment merveilleux. »

Sahej Anand Singh

« Je me suis exprimée dans ce message. En ce qui me concerne, je ne vais pas chercher à distinguer l’enseignement de l’enseignant. « Ek ong kar sat nam » – « The God is the One, Truth is his name ». Souvent les chemins divins sont impénétrables pour notre raison. Je vais plutôt chercher le courage pour accepter la vérité et prier et travailler encore plus pour la paix de ce monde.

C’est le KY selon Yogi Bhajan que l’on enseigne. Pourquoi veut-on supprimer son nom ? La vérité a tâché nos habits blancs ? Ou avons-nous peur que l’enseignement disparaisse?  Si la personnalité de YB a été notre fondation, peut être nous sommes-nous trompés en choisissant la fondation ? En mettant l’homme devant Dieu ?  Le fait de supprimer le nom de YB sera égal pour moi à ce qu’on a déjà fait en gardant la vérité cachée entre quelques disciples pendant plusieurs années, dirigés par la peur : « c’est pour préserver l’enseignement, qui a fait beaucoup de bien à des milliers de personnes ». Ce n’est pas la même chose que nous sommes en train de revivre ? Je me pose beaucoup de questions.

En tout cas, dans l’enseignement j’inciterai les gens à trouver la volonté divine en écoutant profondément leurs propres cœurs. De rencontrer avec du courage leur peurs, leurs illusions, les éclairer avec la lumière de leur conscience et de choisir l’amour sur la peur. 

« kiv sachi-aaraa ho-ee-ai kiv koorhai tutai paal.

hukam rajaa-ee chalnaa naanak likhi-aa naal. »

Masha Ashaeva

—-

« Pas facile de s’exprimer sur le sujet. Personnellement, je ne peux pas renier totalement l’homme, ne serait-ce que pour les enseignements transmis, sans aucun doute sincères. Mais je ne peux évidemment pas approuver ses agissements décrits dans le rapport. 

Jusqu’à présent,  je faisais très rarement référence à Yogi Bhajan dans mes cours, je continuerai donc ainsi. Lui-même demandait de ne pas l’idolâtrer, alors respectons sa volonté. Et souhaitons lui de meilleures incarnations dans l’ère du Verseau 😉🙏 »

Ved Ajeet Singh


« Sat Nam,
Bonjour à vous,

Merci pour nous avoir traduit le rapport en français, je vous avoue que j’ai mis du temps avant de m’y plonger. Je trouvais toujours un prétexte pour reporter cette action !

Une peur de regarder la vérité en face, de vivre un moment douloureux, et j’ai pris enfin le courage de le lire en entier ces derniers jours !

C’est très dur, je suis effarée, en état de choc !

Même si j’avais eu un retour du livre de Premka  par une amie elle même Enseignante de KY, qui parle et lit l’anglais couramment, je ne l’avais pas aussi bien intégré qu’en lisant moi même les témoignages des victimes dans le rapport.

Je compatis pour elles et leur envoie tout mon amour et de la lumière de guérison.

En lisant le rapport, j’y ai vu une secte et je ne veux pas faire partie de cela. Je souhaite vivre le plus sainement possible et veux me réveiller devant toutes les manipulions possibles et imaginables !

J’ai décidé de me retirer du mon du Kundalini Yoga version Yogi Bhajan, plus de photos chez moi et dans mes cours, je ne mentionné plus son nom.

Je continue à donner mes cours aux élèves sans citer ce que YB disait etc.

Je ne rejette pas tout le yoga kundalini, juste YB.

Je suivais une formation de Karam Kriya à Lyon chez Narayan depuis 1 an et demi… suite à la lecture du rapport, j’ai renoncé de la poursuivre, je ne veux plus entendre parler de YB. À mes yeux, ce serait cautionner, faire du déni de ce qu’il s’est passé ! Je ne retournerai plus à St Antoine d’abbaye où je suivais aussi le cursus du niveau 2.

Ce qui m’est difficile, c’est de venir à une formation où nous sommes silencieux sur le sujet. À mes yeux, nous écoutons comme des enfants sages l’enseignant et nous gobons tout sans se poser de questions, sans se soucier de ce qu’il s’est passé, de ce que nous ressentons  par rapport à cette situation… C’est vraiment bizarre.

J’ai quelques fois entendu « YB était un homme »…. Et que nous même ne sommes pas des anges…
Aimons les enseignements et non YB etc…
J’y ai vu davantage de défenseur dans mes enseignants. Alors je n’ose pas m’exprimer. Et je pense que tous les élèves aussi.

Les enseignements sont précieux, je les respecte et je me dis qu’il ne sont pas à l’origine de YB.

De cette expérience, j’ai pris conscience que je m’accrochais à un maître extérieur et que maintenant je vais écouter mon propre maître intérieur. Je vais m’ouvrir à d’autres voies, aller vers d’autres horizons, et ainsi continuer à travailler sur moi, à grandir et à m’épanouir.

J’ai vécu des moments extraordinaires avec mes Amis de la Sangat, parcouru un bout de chemin ensemble… Je garde de bons souvenirs dans mon cœur.

Je vous remercie pour votre volonté à faire découvrir la vérité, aussi difficile soit elle, recevez toute ma gratitude. »

Anna
(Bibi Manbir Kaur)


« Sat Nam
Depuis le début des « révélations » je suis étonnée de ne pas lire plus de témoignages sur cette page.
Comme beaucoup d’autres j’ai pris connaissances d’une multitude d’informations toutes plus difficiles à lire les unes que les autres et depuis ce temps j’ai cherché quoi faire, comment me positionner face à tout cela. Non pas au travers de mes émotions mais au travers de ce qui me semblait juste dans le cœur. Evidement cette conclusion est personnelle mais au final puisque je m’attendais à lire plus d’avis sur cette page, pourquoi ne pas vous partager ma réflexion ?
Je disais donc que j’ai lu tout ce que je pouvais sur le sujet. J’ai écouté ceux qui étaient pour, ceux qui étaient contre, j’ai laissé vivre toutes les émotions qui m’habitaient, j’ai été d’abord stupéfaite, puis écœurée, pleine de compassion pour les victimes, j’ai applaudis quand on a entendu parler d’une enquête, patienté jusqu’à ce qu’elle sorte, lu le rapport avec le soulagement de voir que 3HO faisait face à ses responsabilités sans tenter d’étouffer l’affaire. J’ai bien conscience que les enjeux sont énormes tant pour les victimes, que pour 3HO, que pour chacun individuellement. Je pense là à ceux qui ont connu personnellement Yogi Bhajan (défenseurs ou détracteurs), à ceux qui sont arrivés depuis dans la communauté, à ceux qui la découvrent. Et je pense au yoga Kundalini.
À dire vrai ce que je vous partage aujourd’hui s’est manifesté à l’étape « en attente du rapport ». J’ai patienté pour lire la suite afin d’être certaine de ne pas avoir envie de changer d’avis. Et peu à peu, à chaque nouvelle lecture d’information, ça s’est confirmé.
La première conclusion qu’il m’est apparu est que n’ayant pas connu Yogi Bhajan, je ne pouvais avoir qu’une opinion qu’en fonction de mes lectures et de mes émotions.
La seconde est qu’il y aura toujours des détracteurs et des défenseurs.
La troisième est que les enjeux de chacun sont tellement divers et variés que suivant comment on se positionne (à la place de l’autre ou à la sienne), il devient impossible de démêler le vrai du faux. En ce sens la vérité appartient au passé (ce qui ne remet pas en cause son importance).
Pour ma part, en aucun cas je ne remets en question les témoignages et la douleur de quiconque (pas même la mienne).
En tenant compte de mes 3 conclusions précitées, la question était « A présent que faire ? »
Il y avait alors 3 options : Aller dans un sens, dans l’autre, ou rester entre 2 chaises. La dernière ne me convenant pas, il me fallait une raison plus forte que toutes les autres qui fasse sens pour moi et qui aille dans celui de mes conclusions citées précédemment. J’ai donc procédé par élimination…
En admettant que tous les témoignages sur la page FB Premka comme sur le rapport AOB ou ailleurs soient vrais, alors Yogi Bhajan ne correspondait d’évidence pas à l’image qu’il voulait donner, ni à ce qu’il a transmis et c’est une faute très grave surtout lorsque l’on endosse les responsabilités qui auraient dû être les siennes.
En admettant que ces révélations soient fausses ou même partiellement fausses, une seule personne victime de quelque façon que ce soit serait déjà de trop, que l’on parle de maltraitance verbale ou physique, ou psychologique envers des enfants, des femmes, des couples, ou bien même des hommes.
À partir de là j’avais ma condamnation déjà toute faite. Sauf que je ne savais pas quoi faire de ce que j’avais vu et vécu personnellement. Parce que avant toute cette histoire, j’avais vécu des choses dans cette communauté, j’avais rencontré des gens, j’avais expérimenté le yoga Kundalini, vécu le tantra blanc, les festivals, les stages, entendu combien la vie de certains s’était transformée au contact de ce yoga, partagé les bonheurs, les doutes, les quêtes, les prières, des danses, des chants. Et tout ça aussi faisait partie de l’équation. Comme pour chacun, c’était un déchirement ces opposés qui s’entrechoquaient. On aurait dit un divorce.
Oui comme un divorce : on se découvre, on s’aime, on se jure fidélité et amour jusqu’à ce que la mort nous sépare, on vit des moments fabuleux, extraordinaires et puis l’un ou l’autre commet une faute irréparable et l’on divorce. Certains couples parviendront à rester amis ou cordiaux mais ils sont rares.
En général c’est plutôt tout le passé qui est renié, on dit s’être trompé de personne et l’on panse ses blessures jusqu’à parvenir à passer à autre chose et entre temps on se déchire au milieu de famille, enfants et amis. Et bien que le mariage ne soit plus tellement de mode, les séparations se passent rarement autrement là encore.
Malgré que l’on ne soit pas marié au yoga Kundalini et que chacun soit libre de tout engagement, ce parallèle avec le divorce me parlait bien pour évoquer la crise ressentie entre un état de « j’aime » à celui de « plus question ! ».
J’ai alors écouté toutes les versions qui ont été à ma portée allant de ceux qui avaient suivi les enseignements selon Yogi Bhajan et même de ceux qui pratiquaient ou enseignaient sans que cela soit selon les enseignements de Yogi Bhajan. Et je peux dire que j’ai aimé ce que j’ai vu !
Le point commun entre tous était la pratique de ce yoga.
Quelques soient les opinions, écœurés ou convaincus, tout le monde s’est accordé à dire que ce yoga était exceptionnel et c’était ce que je ressentais moi aussi.
Si dissocier l’homme de la pratique parait abjecte, si l’on considère la véracité des multiples révélations, il n’en reste pas moins que, d’où que soient issus les enseignements qu’il a transmis, bricolage de technique ou pas, comportement abjecte ou pas, aucun de nous ne serait ici sans que Yogi Bhajan n’ait eu constitué cette communauté. En ce sens il me fallait reconnaitre le fait incontestable de cette légitimité.
En évoquant un jour tout ceci avec un ami, il me résuma ainsi « l’homme n’était peut-être qu’un homme mais ces enfants sont des anges ».
C’était à mon sens parfaitement résumé. Si je considère la pire des hypothèses, alors tout est vrai mais Yogi Bhajan n’est plus de ce monde et il nous appartient de mettre toute cette douleur au service de la lumière parce que le monde entier a besoin de cette technologie.

Si je considère la meilleure des hypothèses, tout ceci n’est que calomnie ou vérité partielle mais Yogi Bhajan n’est plus de ce monde et il nous appartient de perpétuer cet enseignement au service de la lumière parce que le monde entier a besoin de cette technologie.
Je n’ai pas le pouvoir de consoler ceux qui souffrent, ni de leur porter réparation, je n’ai pas le pouvoir de démêler le vrai du faux, je n’ai pas le pouvoir d’influer sur les décisions qui seront prises en haut lieu quant aux changements à venir, ce que je sais avec certitude c’est combien ce yoga a apporté à tous ceux qui l’ont pratiqué, ce que je sais c’est que j’ai le pouvoir de le transmettre, de l’enseigner, d’aider à mon tour ceux qui croiseront ma route, à vivre mieux, à se sentir bien dans leur corps, mieux dans leur vie, plus forts face aux difficultés du quotidien. J’ai le pouvoir de regarder les gens droit dans les yeux, de leur dire que le yoga Kundalini nous a été transmis par Yogi Bhajan, que la communauté a vécue des années d’or et que malgré la crise qui s’en est suivie, j’ai fait le choix de la transmettre parce que moi, comme des milliers d’autres personnes, avons expérimenté sa puissance et ses bienfaits et parce que plus que jamais le monde a besoin de ce soutien. Les femmes et les hommes qui pratiquent et enseignent ce yoga sont des anges. C’est à cause de la dernière guerre que chacun œuvre à ce jour pour la paix, c’est à cause de cette crise au sein de la communauté que chacun pourra se porter garant d’intégrité.
Je remercie personnellement toutes les personnes avec lesquelles j’ai pu discuter, celles que j’ai pu lire, écouté, et plus particulièrement Elodie et Brice Cavallero, Avtar Kaur, Sat Mitar Kaur, Siri Kar, Yoga Ekongkar.
Sat Nam »
Tara


« Bonjour à tous,

C’est le témoignage de Tara qui me pousse à apporter le mien.
Je n’avais pas l’intention de le faire, car je n’en voyais pas l’utilité pour d’éventuels lecteurs, et le petit nombre de témoignages ici montre peut-être une bonne chose : nous ne sommes peut-être pas tant perturbés que ça, et n’avons donc pas tant besoin de réagir.

Yogi Bhajan est décédé en 2004, deux ans avant que je rencontre le yoga Kundalini. Parmi d’autres branches d’enseignements comme Vipassana et Advaita Vedanta, et parmi toutes mes expériences de vie, la transmission des enseignements de Yogi Bhajan est une partie très importante de mon « chemin de conscience », de ce qui m’a amené à comprendre ce que je suis. Ses enseignements étaient eux-mêmes la transmission qu’il faisait des enseignements que lui avaient transmis d’autres enseignants (quelle que soit l’importance des changements qu’il avait opéré dans la « tradition »), apportant lui-même sa touche personnelle comme tous ceux qui l’ont précédé, et tous ceux qui l’ont suivi (comme moi, à mon niveau). J’enseigne le yoga Kundalini depuis 12 ans, et je sais donc ce que je peux offrir grâce à cette technique, et grâce à l’enseignement que j’en transmets, qui est fait de ma compréhension de ce que je suis.
Ce que j’ai compris de ce que je suis est authentique maintenant, et ne dépend donc plus de Yogi Bhajan, mais bien de moi. Je n’ai rien à penser sur Yogi Bhajan, et ce que je pourrais en penser n’agit en réalité que sur mon propre monde, ma propre personne. Il ne serait pas honnête de chercher à avoir une quelconque influence sur les éventuelles personnes qui m’écouteraient, à propos de ce qu’il faut penser, et de ce qu’il faut faire de Yogi Bhajan.
J’ai commencé à lire le rapport, et j’ai commencé à lire le « contre-rapport ». Ces deux amorces de lectures m’ont stoppé dans la lecture elle-même, tant ils tendent à s’annuler réciproquement. Je ne suis pas un grand lecteur (loin de là), et je ne sais pas si j’irai au bout de ces lectures un jour. Je suis choqué par tout, et par rien, en même temps. Je ressens de la compassion pour tous ceux qui souffrent autour de ce sujet.
Quoi qu’il en soit, les victimes, qu’elles soient réelles ou imaginaires, n’ont besoin ni de mon soutien, ni de mon rejet. Elles ont fait ce travail de parole pour se libérer. Et même les éventuels mensonges font partie du processus personnel de celui qui les profère, ils le feront avancer dans son « chemin de conscience ». C’est la même chose pour les éventuelles erreurs de jugement des uns sur les autres.
Quoi qu’il en soit, Yogi Bhajan lui non plus, là où il est, n’a besoin ni de mon soutien, ni de mon rejet, ni de l’amour des uns, ni de la haine des autres. Il a été, et il reste, même à travers cette crise, un canal d’enseignement. Ce que nous vivons en ce moment nous montre bien l’ultime leçon, dont il avait lui-même énoncé le contenu. Aucun piédestal, aucun fanatisme, ne peut complètement nous amener à la connaissance de soi, qui est par définition la libération totale de toute emprise. Alors commençons par nous libérer de toute considération trop importante sur toute personne. Dieu et moi ne font qu’Un, et Yogi Bhajan est dissout là-dedans.

Sat nam ! »
Brice Cavallero (Harpreet Singh).


Le portrait du mois #5

Tous les mois, la FFKY met en lumière un·e pratiquant· ou enseignant·e de Kundalini Yoga qui partage ses coups de cœur, ses découvertes, ses inspirations en lien avec la pratique. Voici la cinquième édition.

Visages du Kundalini Yoga #5

Siri Avtar Singh
C’est l’homme orchestre derrière le Printemps du Yoga, le festival francophone de kundalini dont la prochaine édition se tiendra du 13 au 17 mai 2021. Photographe de profession, Antoine Bréant a posé ses valises en Bretagne, après avoir enseigné le yoga à Londres, vécu plusieurs années dans un centre de formation international du yoga dans le Vercors et suivi les enseignements d’un grand maître de chant en Inde. Avec le soutien de la FFKY, il ouvre avec une équipe d’enseignants le 14 septembre à Rennes une salle entièrement dédiée au kundalini. Toutes les infos sur kundaliniyogarennes.com

Si vous étiez…
…. Un kriya ?

Le surya kriya. Simple, efficace et puissant, c’est un kriya qui peut être pratiqué autant par des débutants que par des pratiquants expérimentés. Il apporte une vraie expérience, avec une intensité que chacun peut apprécier en fonction de son niveau.
> ffky.fr/surya-kriya

… Une méditation
Le long Ek Ong Kar. Pour le mariage du son, des visualisations et de la respiration, c’est une méditation complète.

… Une tenue pour pratiquer
Pantalon indien et chemise blanche. Pour les hommes, c’est assez limité.

… Un mantra
Le Ray man shabad. Un shabad de Guru Gobind Singh qui travaille sur le champ électromagnétique. C’est le mantra qui donne une aura dorée. C’est celui que je pratique le plus, qui intuitivement me correspond.

… Un aliment ayurdévique
Une tasse de Yogi Tea. La recette classique cannelle, cardamome, gingembre, poivre et clou de girofle. C’est un mélange très réconfortant qu intègre ces cinq épices que l’on mélange pour créer une unité. Le meilleur ami du yogi.

… Un pauri du Jap Ji
Le Muhl Mantra, le premier, tout y est contenu. Toute la création vient du principe de l’unité : c’est l’essence du Jap Ji, l’équation parfaite du yoga.
> ffky.fr/ressources/mantra

… Un endroit pour pratiquer
Une grotte surplombant la mer. La grotte qui protège et l’horizon infini de l’océan.

… Un grand sage
André Van Lysbeth. Le premier qui a amené le yoga en Europe et a fait le pont entre l’Orient et l’Occident. Il est allé au cœur des enseignements du yoga, en les mettant en perspective avec la science occidentale.

… Une citation inspirante ?
« Si tu ne peux pas voir le divin en chacun tu ne peux pas voir le divin du tout ». De toutes mes lectures spirituelles, cette citation de Yogi Bhajan résume le mieux la pratique, pas seulement sur le tapis mais dans la vie de tous les jours. On ne peut rien exclure de notre capacité à aimer.
https://kundaliniyogarennes.com

Que faire du rapport sur Yogi Bhajan ?

Digérer la part d’ombre

Chère communauté francophone du Kundalini Yoga,

À la suite du rapport publié le 10 août 2020 par l’organisme indépendant An Olive Branch*, nous, représentant·e·s de la FFKY et de l’ensemble de ses adhérent·e·s, condamnons fermement et sans équivoque les pratiques auxquelles s’est vraisemblablement adonné Yogi Bhajan, leur caractère institutionnalisé ainsi que le silence organisé qui ont permis de cacher ces agissements pendant de nombreuses années.

La convergence et le nombre de témoignages recueillis sont gages d’une vérité, au-delà de tout jugement sur la véracité et l’exactitude des propos rapportés.

Nous sommes animé·e·s par la compassion pour toutes les personnes touchées de près ou de loin par les faits à l’époque, et par la lecture de ce rapport* aujourd’hui.

Au-delà de ces considérations, nous souhaitons œuvrer afin d’instaurer un nouveau standard d’éthique dans les pratiques de la communauté du Kundalini Yoga en France, afin que de tels comportements ne puissent se produire au sein de notre Fédération.

La FFKY reste la gardienne d’une pratique et d’une transmission du Kundalini Yoga respectueuse de chacun·e, en-dehors de toute dérive.

Aujourd’hui, notre préoccupation est d’abord d’accompagner du mieux possible tout·e·s les enseignant·e·s ou pratiquant·e·s, qui supportent, chacun·e à leur manière, cette tension entre la qualité des enseignements d’une part et les actions de l’enseignant qui les a transmis d’autre part.

Nous communiquerons sous peu des propositions de rencontres, en ligne dans un premier temps, afin d’échanger et de choisir la direction que nous souhaitons prendre ensemble pour continuer sur notre chemin de Sangat.

Sat Nam,
L’équipe de la FFKY
(Avtar Kaur, Harbeant Singh, Manpreet Kirti Kaur, Saranjot Kaur, Govind Bhajan Singh, Daya Joti Kaur et Sangeet Kirpal Kaur)

*disponible sur le site epsweb.org

ATTENTION : les faits décrits peuvent heurter la sensibilité des lecteur·trice·s non averti·e·s.
Traduction en français annoncée pour le 31 août 2020.